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    La Triade précapitoline: Jupiter, Mars et Quirinus

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    Message par Nemesis Mer 1 Juin 2016 - 21:05

    Je viens de découvrir l'existence de cette triade qui fut composée des dieux principaux de la rome républicaine. Mars par la suite n'aura plus la même importance, Quirinus tombera dans l'oublie et Jupiter changera avec l'influence du dieu grec Zeus. Donc il s'agit pour moi, d'une découverte inattendue. Ces trois dieux (dont le dernier que je ne connaissais pas) au même niveau.

    Topic en deux parties: l'article de la triade puis l'article sur Quirinus.

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    La triade précapitoline

    La triade précapitoline (ou triade archaïque) est un groupe de trois divinités autour desquelles s'organisait la religion romaine archaïque. Cette triade aurait été composée de Jupiter, Mars et Quirinus, sa composition correspondant aux trois fonctions indo-européennes. Cette structure n’était plus clairement identifiable à l’époque républicaine, et elle ne fut redécouverte qu’à partir de traces littéraires et d’autres témoignages.

    Ce groupement de trois dieux, remontant aux plus anciennes origines de Rome, aurait été ensuite remplacé, après la période étrusque, par la triade capitoline (Jupiter, Junon, Minerve).

    Redécouverte
    Georg Wissowa, dans son ouvrage sur la religion romaine, a mis en évidence une structure composée de trois dieux romains à partir de l’existence à Rome des trois flamines majeurs, qui étaient responsables du service de Jupiter, Mars et Quirinus.

    Il remarqua que cet ensemble de trois dieux était fréquemment regroupé dans un certain nombre des plus anciennes formules sacrées et que l’ordre des dieux au sein de ces formules était toujours le même et correspondait à la hiérarchie des flamines à Rome. De plus cet ordre dans la hiérarchie des prêtres ne correspondait plus à la hiérarchie divine de la période républicaine. Wissowa en déduisit que cet ordre avait du correspondre à un état plus ancien de la hiérarchie divine dans la religion romaine. Wissowa identifia le présence de la même triade dans les Tables eugubines ou seuls Iove, Marte et Vofionus recevaient le titre de Grabovius, ainsi que l’implication à Rome des trois flamines majeurs d’une manière spécifique dans le culte de la déesse Fides.

    Sources antiques faisant référence à la triade archaïque:
    Servius, ad Aeneidem VIII 663, dans le rituel des Saliens.
    Polybe Hist. III 25, 6 à l'occasion d'un traité entre Rome et Carthage par les fétiaux.
    Tite-Live, VIII 9, 6 dans la formule de devotio de Publius Decius Mus.

    Interprétation ]
    Georges Dumézil, dans ses divers ouvrages, et en particulier dans 'La religion romaine archaïque a avancé l'hypothèse que cette structure triadique serait un vestige indo-européen et correspondrait aux trois fonctions indo-européennes, Jupiter incarnant la souveraineté sacrée, Mars la force guerrière et Quirinus la production et la fécondité.

    Dumézil a poursuivi l'étude de cette triade archaïque à travers les fonctions de leurs trois flamines et la comparaison avec d'autres cultes archaïques italiens. L'importance qu'il accorde à cette triade s'inscrit dans le cadre de son travail de comparaison entre les religions et mythologies des peuples de langues indo-européennes. Il retrouve cette même division de la société divine dans les différentes religions et mythes des peuples indo-européens, tels que ceux de l'Inde, de la Scandinavie, de l'Irlande.

    Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Triade_précapitoline

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    Le dieu Quirinus

    Quirinus, est un ancien dieu romain, faisant partie avec Jupiter et Mars de la triade précapitoline. Bien que la fête des Quirinalia, célébrée le 17 février en son honneur, ne semble pas remonter au-delà de la Première Guerre Punique, son culte repose sur une tradition très ancienne dont l'origine est contemporaine de l'établissement des trois tribus qui, autour du Palatin, ont constitué la nationalité romaine. Il est néanmoins rapidement éclipsé par celui d'autres dieux et devient, déjà pour les Romains de l'époque impériale une divinité relativement secondaire.

    Les travaux les plus récents rapprochent son culte et sa mythologie d'autres dieux de l'orage indo-européens.

    Étymologie et origines

    Quirinus était le nom ou plus probablement l’épithète d'un dieu présenté comme sabin par la tradition, patron de l'une des trois tribus primitives de Rome, celle des Titienses et semblable à Mars avec lequel il fut ensuite identifié. Les Anciens déjà discutaient sur l'origine de son nom : les uns le mettaient en rapport avec Cures, ville de la Sabine située au nord de Rome, sur la frontière du Latium ; les autres avec curia, nom désignant la division des tribus primitives dont Quirinus aurait été le protecteur ; d’autres, enfin, avec quiris, qui, en langue sabellique, signifiait « lance » et qui aurait formé Quirites, titre d'honneur donné aux citoyens qui avaient le privilège de porter les armes. Pour le Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines (1919) rédigé par Joseph-Antoine Hild (1845-1914), l'hypothèse la plus plausible parait être la dernière1 ; la lance était, en effet, l'attribut ordinaire de Quirinus, comme elle est celui de Mars et aussi de Janus, qui tous deux sont appelés Quirinus.

    Paul Kretschmer propose néanmoins en 1920 une étymologie différente. Quirinus serait issu de *couirino- (*co-uirio- + suffixe) et serait « le dieu de l’ensemble des hommes ». Cette étymologie est acceptée par la plupart des auteurs postérieurs.

    Georges Dumézil conteste l'interprétation « lance », considérant pour des raisons étymologiques et lexicologiques, que le son /qu/ ne peut être d'origine sabine, et lui préfère le sens de curia. Pour lui, Quirinus, aux côtés de Jupiter et de Mars, fait partie de la triade précapitoline et y incarne la fonction de production et de reproduction. Quirinus serait, de fait, inséparable aussi bien de l'organisation des curies que du nom des Quirites. La plupart des historiens actuels ne croient plus au caractère sabin de Quirinus, qui serait venu dans la tradition de rapprochements étymologiques fallacieux, notamment avec le nom de la ville sabine de Cures.

    Une série de dédicaces et de graffiti votifs découverts à Sulmona dans l'ancien Samnium au début des années 1980 a relancé le débat. Patrice Lajoye suggère que Quirinus pourrait appartenir à une longue série de théonymes bien étudiés par divers linguistes, issus de *per-/*per-g- ; « frapper ». De ce fait, il le rapproche du dieu balte du tonnerre Perkūnas, du Parjanya védique et du Perunъ slave. Le mot n'aurait été raccroché que plus tard, par étymologie populaire, à curia et à ses dérivés. Il n'exclut pas un lien étymologique avec la lance, celle-ci étant alors la « frappeuse », sens attendu pour une arme de jet.

    Romulus divinisé

    Finalement, le dieu latin s’est volatilisé pour être identifié avec Romulus divinisé. Tite-Live relate ainsi la légende : Après la mort de Romulus (une mort un peu suspecte, il a disparu dans un orage), les sénateurs dirent qu'il avait été enlevé au ciel par Mars son père. Le peuple n'y crut pas et demanda des preuves c'est alors qu'un citoyen digne de foi déclara qu'il avait vu en songe Romulus qui lui avait dit qu'il désirait être adoré sous le nom de Quirinus. Alors, le peuple se calma et se mit à l'adorer comme protecteur de la cité.

    Quirinus a formé Quirinalis, adjectif qui désigne tantôt un des trois grands flamines tantôt le Quirinal, la résidence primitive de la tribu des Titienses, redevable de son nom au roi Titus Tatius le Sabin. Cette colline, toutefois, ne fut ainsi désignée que postérieurement à la division de la ville par régions sous Servius Tullius, où elle s'appelait simplement Collina. Dans la vallée qui la sépare du Viminal, et faisant face à cette dernière, existait un sanctuaire de Quirinus dont l'antiquité est attestée par la place qu'il occupe parmi les stations où s'arrêtait la procession des Argées. C'est ce sanctuaire qui donna son appellation à la colline tout entière ; le changement, suivant toute probabilité, se fit au troisième siècle avant Jésus-Christ. À cette époque, et plus anciennement encore, Quirinus, avec le titre de Pater, figurait dans des formules d'invocation aux dieux appelés collectivement di indigetes : Jane, Jupiter, Mars, Pater Quirine, Bellona, etc.

    À quelle époque le nom Quirinus, au lieu de désigner un dieu distinct ou de s'appliquer en tant que vocable, au Mars des Sabins, comme Gradivus appartient à celui des Ramnes, a-t-il été donné à Romulus ? S'il était prouvé qu'une inscription de Pompéi où le fondateur de Rome, fils de Mars, est appelé Quirinus, est la reproduction de celle qui ornait le piédestal de la statue que ce dieu avait au Capitole, on pourrait faire remonter l'identification au quatrième siècle avant Jésus-Christ. Mais la chose est simplement probable, sans plus.

    Deux autres inscriptions, l'une de l'an -236, l'autre de -204 ou de -191, ont été trouvées sur le Quirinal. Sur la première, Mars est invoqué sans vocable, la seconde lui donne celui de Quirinus : l’identification parait s’être effectuée dans l'intervalle. Le poète Ennius (-239 ± -169) chante l’apothéose de Romulus, couramment exploitée seulement par les poètes du siècle d'Auguste : on peut en induire que le vocable de Quirinus devint la propriété du héros indigète Romulus, fils de Mars. Alors, le vieux Quirinus ne fut plus qu’un souvenir archéologique. Theodor Mommsen dit que, sauf l'inscription de l'an -204, il n'y a aucun témoignage positif pour affirmer la substitution de Mars lui-même au Quirinus primitif.

    Culte
    La fête des Quirinalia, le 17 février, coïncide avec la période où commençait à souffler le Favonius et dont on datait le printemps en Italie. Elle coïncidait avec le dernier jour des Fornacalia, la Fête des fous, Stultorum Feriae. Nous n'avons aucun détail sur les pratiques propres aux Quirinalia. Ovide les rattache à la fondation du temple qui donna son nom à la colline du Quirinal. Quant à la dédicace, elle était l'objet d'une fête spéciale fixée au 19 juin.

    L'édifice, un des plus anciens de Rome, avait été restauré en -293 par L. Papirius Cursor, qui en avait fait un monument magnifique pour l'époque. Tombé en ruines, comme beaucoup d'autres sanctuaires consacrés aux dieux primitifs, il fut relevé par Auguste en l’an 16 avant Jésus-Christ. Quirinus avait, à Rome, d'autres temples, un notamment auprès de la porte qui lui était redevable de son nom.

    On ne trouve aucune trace de son culte ailleurs en Italie, encore moins dans les lointaines provinces.

    Il n'existe aucune représentation figurée de Quirinus ; seule sa tête fut représentée sur des monnaies de la gens Memmia et son nom se trouve sur des monnaies de la gens Fabia qui, à l'époque de l'invasion gauloise, offrait des sacrifices au dieu sur le Quirinal.

    Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Quirinus

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