par Elis Mar 1 Mai 2018 - 19:38
Merci, je découvre moi aussi... Premières impressions : le reportage baigne dans une ambiance 1968, passionnée et assez anachronique. Cela me rappelle mes pires moments d'échange, dans les années 80, avec des militantes féministes lesbiennes américaines qui allaient jusqu'à projeter de vivre sur une île sans hommes et mettre au monde seulement des filles, par insémination artificielle... Bien évidemment, les intervenantes ne vont pas jusque là, loin s'en faut, mais il est clairement évoqué de remplacer le patriarcat par le matriarcat (*), pas d'une coexistance harmonieuse.
Ce qui ne marche pas non plus, selon moi, c'est que nous ne pouvons plus se battre aujourd'hui contre des situations qui ne sont plus là, parce qu'elles ont été EFFECTIVEMENT modifiées après mai 68 que j'appellerais plus justement "le phénomène des années 68" car cela ne s'est pas passé seulement en France, mais dans beaucoup d'autres pays (du monde occidental essentiellement). Très peu parmi vous se rendent compte de l'hypocrisie, de la pudibonderie et de l'autoritarisme qui existait avant 68. Mais aujourd'hui, ce n'est plus d'actualité. (Surtout que nous avons d'autres problèmes liés à notre époque). L'expression "amour libre" avait en sens dans les années 60. Aujourd'hui, on ne peut pas imaginer d'amour non libre !
Autre erreur c'est d'assoocier la wicca à n'importe quel mouvement politique. Et plus spécialement à l'anarchisme. Ça peut être une idée charmante quand on a 20 ans et on a envie de révolutionner le monde. Plus tard, s'entêter à voir la magie comme associée à l'anarchisme (ou au communisme, ou à lextrême droite, ou à autre chose politique), ça tient de la regression pathologique. C'est déjà vu et mal fini. Dans l'enthousiasme ou la ferveur de fêter les 50 ans de mai 68, beaucoup franchissent ce pas malheureusement sans se rendre compte.
Enfin, dernière observation, et pas des moindres, on entend dans le premier reportage des annonces parfaitement erronnées. Un intervenant affirme que la chasse aux sorcières n'était pas le fait de l'église mais des princes. Que l'église ne condamnait jamais à mort. A-t-il oublié toutes les victimes de l'Inquisition péris sur le bûcher ? (La sentence de l'Inquisition était peut-être exécutée par l'autorité seculiaire, mais cette dernière était tenue de l'appliquer sous peine d'excommunication). Ce même intervenant avance que le nombre le plus important d'exécutions de sorcières est tenu par l'Allemagne. On aimerait bien qu'il nous renseigne sur ses sources car quand on s'appuie sur des statistiques, il faut être précis.
Du moment qu'on parle dans les médias de ce sujet, il est intéressant d'écouter. Il existe néanmoins beaucoup d'autres personnages contemporains, plus ancés à notre époque qu'il serait intéressant d'entendre sur France Culture...
Elis
(*) à ce propos je dois prendre le temps d'aller poster dans la rubrique sur les dieux grecs le passage de l'état du matriarcat à l'état du patriarcat, tel qu'il transparaît dans le légendaire des divinités.