par YGGDRASIL
L'Arbre Cosmique
L'Arbre Cosmique
Alors arrivèrent trois Vierges Thurses
Très-puissantes du monde des lotes.
Je connais un frêne, on le nomme Yggdrasill,
Arbre chevelu, humecté par un nuage brillant,
D'où naît la rosée qui tombe dans les vallons ;
Il s'élève, toujours vert, au-dessus de la fontaine d'Urd.
Extrait de la Völuspa, traduction de Frédéric Guillaume Bergmann
Très-puissantes du monde des lotes.
Je connais un frêne, on le nomme Yggdrasill,
Arbre chevelu, humecté par un nuage brillant,
D'où naît la rosée qui tombe dans les vallons ;
Il s'élève, toujours vert, au-dessus de la fontaine d'Urd.
Extrait de la Völuspa, traduction de Frédéric Guillaume Bergmann
Dans la mythologie nordique, Yggdrasil (ou Yggdrasill) est un arbre immense, souvent représenté comme étant un frêne, mais il s'agit parfois d'un chêne, d'un if ou d'un hêtre. C'est l'élément central de la cosmologie scandinave, le support de l'univers, l'axe autour duquel sont disposés les neuf mondes.
Ces neuf mondes sont divisés en trois niveaux, mais pas toujours répartis de la même façon. Soit :
- 1er niveau :
- Ásgard : le royaume des Ases
- Vanaheim : le royaume des Vanes
- Álfheim (Ljösalfheim, Lightalfheim) : le monde des Elfes clairs
Ou alors :
- Au sommet : Ásgard et Álfheim
- Au centre : Midgard (Centre), Jötunheim (Ouest), Vanaheim (Est), Niflheim (Nord), Muspellheim (Sud)
- En bas : Helheim et Svartalfheim
Yggdrasil repose sur trois racines. La première racine provient de la source Hvergelmir, en Niflheim. Nídhögg (Níðhöggr) est un serpent ou un dragon, selon les sources, qui suce les cadavres de ceux qui se sont rendus coupables de meurtre, adultère et parjure. Il garde la source Hvergelmir mais ronge continuellement la racine d'Yggdrasil.
La deuxième racine plonge dans la fontaine de Mímir, la Mimirsbrunn, source qui recèle la sagesse et l'intelligence, dans le Jötunheim.
Enfin, la troisième racine provient du puits d'Urd, en Ásgard. C'est là que les Ases tiennent conseil. Ce puits est gardé par trois Nornes, qui prennent soin d'Yggdrasil, l'arrosent et le soignent. La première, Urd (Urðr) représente le passé, la deuxième, Verdandi (Verðandi) représente le présent et la troisième, Skuld, l'avenir. Ensemble elles "font les lois, fixent les vies aux fils des temps et énoncent le destin" (extrait de la Völuspa). Ce qui concerne aussi bien les Hommes que les Dieux.
Mais Yggdrasil est également l'hôte d'une multitude d'animaux, parmi lesquels on trouve, au sommet, un aigle sans nom mais souvent identifié comme étant le géant Hræsvelg ("L'Avaleur de cadavres"), qui prenait la forme d'un aigle et dont les ailes, si grandes, produisaient un vent glacial soufflant sur le monde des morts. Entre les yeux de cet aigle était assis un faucon, Veðrfölnir. Y vivent également quatre cerfs, Dain (Dáinn), Duneyr (Duneyrr), Durathror (Duraþrór) et Dvalin (Dvalinn), qui courent dans les branches de l'arbre et se nourrissent de son feuillage. D'innombrables serpents rongent Yggdrasil en permanence.
Ailleurs il est question d'un cerf, Eikþyrnir, et d'une chèvre, Heiðrún, qui mangent les feuilles de l'arbre Læraðr, un arbre de la mythologie scandinave souvent identifié comme étant Yggdrasil. Des pis de Heiðrún sort de l'hydromel dont les dieux et les guerriers d'Odin s'abreuvent. Des bois de Eikþyrnir ruissellent des gouttes d'eau jusqu'à Hvergelmir, et de là proviennent toutes les rivières.
Et enfin, last but not least, mon préféré, l'écureuil Ratatosk (Ratatoskr), qui passe son temps à rapporter les insultes de Nídhögg à l'aigle, et vice-versa.
Odin est intimement lié à Yggdrasil.
Pour commencer, il est communément admis que la signification du nom Yggdrasil est "Destrier du Redoutable", "drasill" étant le cheval, le destrier, et Ygg (Yggr) l'un des nombreux noms d'Odin, qui veut dire le Redoutable, le Terrible. (même s'il est vrai aussi qu'il existe d'autres variantes pour la signification d'Yggdrasil, parfois même sans référence à Odin)
Ensuite l'histoire de Mímir, dont la tête garde la fontaine qui porte son nom est elle aussi intimement liée à Odin. Pour résumer, Mímir était la divinité de la sagesse chez les Ases. Il fut envoyé chez les Vanes en échange de la paix, mais les Vanes s'estimant trompés (je passe ici les détails), coupèrent la tête de Mímir et la renvoya chez les Ases. Odin embauma alors la tête et l'ensorcela pour lui redonner vie. Elle fut alors capable de parler, de révéler des secrets occultes et de dévoiler des vérités que personne ne connaît. Odin plaça alors la tête sous une racine d'Yggdrasil. Et désireux d'acquérir une plus grande sagesse, il demanda à Mímir la permission de boire dans la Mimirsbrunn. Ce dernier accepta, mais en échange, Odin dut sacrifier son œil gauche.
Et c'est après s'être pendu à Yggdrasil pendant neuf jours et neuf nuits, sans boire ni manger, et percé d'une lance (ou d'une flèche), qu'Odin tombe en serrant dans ses mains les runes et le secret de leur connaissance.
Dans l'Edda poétique, Odin dit d'Yggdrasil qu'il est le meilleur des arbres.
Lors du Ragnarök, Yggdrasil tremblera et Líf et Lífþrasir, après s'être caché dans le bois de Hóddmímir, sera le seul couple d'humains survivant du Fimbulvetr ("formidable hiver") ; le bois de Hóddmímir étant probablement Yggdrasil lui-même.
J'ai rassemblé et recoupé plusieurs sources pour écrire cet article, c’eût été trop long et fastidieux de les noter pour chaque phrase ; elles proviennent de plusieurs articles de Wikipédia (français et anglais), de sites sur l'Histoire ou la mythologie, et leurs principales sources à eux sont bien sûr les Eddas et les auteurs plus ou moins contemporains, spécialistes de la mythologie ou de l'histoire scandinaves. Si vous voulez des précisions spécifiques sur telle ou telle phrase, je peux toujours aller en chercher la source.
De plus je ne suis pas du tout spécialiste de la mythologie scandinave, je commence à peine à me pencher sur le sujet, donc s'il y a des oublis ou des erreurs dans ce post, s'il manque de précision, n'hésitez pas à y apporter votre savoir !
, et il y a certainement des tas d'autres références recommandables, les ouvrages de Régis Boyer notamment).
