par Invité Jeu 31 Juil 2014 - 23:43
Fille de Cronos et de Rhéa, Héra est sœur de Zeus, Hadès, Poséidon, Hestia et Déméter. Elle est l’épouse de Zeus, avec qui elle enfante Arès (dieu de la Guerre), Hébé (déesse de la Jeunesse) et Ilithyie (déesse protectrice des accouchements). La légende veut qu’elle ait mis Héphaïstos (dieu Forgeron) au monde seule.
Protectrice attitrée de la femme, elle sauvegarde en elle la jeune fille, la fiancée, l’épouse, la mère ; Héra est la déesse du mariage, gardienne de la fécondité du couple et des femmes en couche aux côtés de sa fille Ilithyie. Reine auguste du ciel sur lequel elle règne aux côtés de Zeus, son époux, Héra est le modèle sacré de la femme accomplie, la protectrice de la sainteté conjugale et la pure image de l’épouse fidèle.
Héra est considérée comme une déesse chaste, calme et grave. On lui connaît toutefois des colères terribles provoquées par les infidélités multiples de Zeus, qui en froissant son orgueil et en salissant tout ce qu’elle protège, assombrissent plus d’une fois le caractère de la déesse. Elle empêche ainsi plusieurs fois sa fille Ilithyie d'aider à mettre au monde les enfants illégitimes de Zeus, dépêche deux serpents dans le berceau d'Heraclès encore enfant, rend Io folle en envoyant un taon la harceler de piqûres douloureuses... Lors de ce dernier épisode, elle dépose sur les plumes d'un paon les cent yeux du berger Argus chargé d'empêcher l'union de Zeus avec Io.
La déesse est souvent représentée assise sur un trône élevé. Une de ses mains tient une grenade, image de la fécondité, et l’autre un sceptre surmonté d’un coucou. Son front est traditionnellement ceint du diadème qui fait d’elle une reine ; parfois, en qualité d’épouse, un voile lui recouvre le derrière de la tête. Le paon lui est consacré car dit-on, son plumage brillant et constellé est le symbole de la magnificence dont se couvre le ciel par une nuit d’étoiles ; et le ciel est le visage de la divine Héra.
Après la Titanomachie, qui oppose les rangs rebelles de Zeus aux armées de titans commandées par son père Cronos, Héra devient l’épouse de Zeus. Elle n’est alors qu’une jeune fille que veille sa vieille nourrice Macris, jusqu’au jour où vient se réfugier contre elle un coucou apeuré, que la déesse glisse contre son sein pour le réchauffer. Le coucou reprend alors sa forme véritable et lui apparaît sous les traits de son frère, dont elle accepte la demande en mariage.
Parmi les Immortels du mont Olympe, Héra partage l’autorité divine de son époux. Déesse du ciel, elle participe à toutes les prérogatives à tous les honneurs du monarque suprême. Comme lui elle gronde parfois dans les hauteurs agitées de l’éther, déchaîne les vents qui bouleversent les mers, préside au renouveau des saisons de l’année, et étend son pouvoir jusque sur les étoiles qui brillent sous ses pieds.
L’union de Zeus et d’Héra nous est, au sein de leur foyer, représentée par les poètes tantôt comme une joie sans mélange, tantôt comme un bruyant désaccord conjugal. Cette double façon de concevoir leurs rapports est comme une image des oppositions qui apparaissent en lutte dans les divers aspects que peut prendre le ciel. Zeus et Héra, en effet, ne sont pas seulement considérés comme les cieux azurés et sereins des beaux jours ; ils président encore aux perturbations et aux troubles qui fréquemment agitent l’atmosphère. Or, si l’azur d’un matin lumineux de printemps éveille des impressions de joie, d’accord et de tendresse, le spectacle des ouragans d’automne et du ciel sombre et neigeux de l’hiver peut suggérer, par contre, le sentiment d’une discorde aiguë ou d’une humeur capricieuse et fantasque.
EXTRAITS DE LA LEGENDE DOREE DES DIEUX ET DES HEROS (MARIO MEUNIER)
