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    Mystérieuse Lilith

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    Message par Invité Sam 14 Déc 2013 - 15:38

    I. Lilith

    Le nom de Lilith viendrait de l’hébreu “laïl“ signifiant “nuit“ en accointance avec le terme chaldéen de même sens “lilia“. Cette Laïla ou Laylâ évoque la bien-aimée de Majnûn, fou d’amour pour celle qui lui échappe et dont l’absence le laisse “abandonné à l’errance“1. A l’aube de la civilisation, dès Sumer, la démone “Lilitu“ est déjà “celle qui n’a pas d’époux“2, vierge inassouvie à la recherche d’un mâle à séduire ou d’un enfant à ravir et c’est déjà une puissance de la Nuit.

               L’appétit sexuel de Lilith puise son origine dans l’aspect dévorant qu’elle  montre dans la tradition babylonienne avec d’une part la démone “Lamastu“, sorte de vierge nymphomane qui attaque les humains et ravit les nourrissons, et d’autre part avec une ravisseuse nommée “Ardat-lilî“, vierge inassouvie qui assaille “les hommes mariés et leurs foyers“3.

               Elle n’a pas connu l’amour et, par réaction, elle entend violer le mâle et tuer l’enfant, stoppant ainsi le processus de la manifestation. Elle “n’a pas connu la jouissance“4 mais elle suggère que le détournement, le renversement de sa puissance sexuelle peut déboucher sur la Délivrance, comme en témoigne la tradition tantrique.

               Il serait bon aussi d’évoquer les “lamies“ des mythes grecs. Lamia, fille de Bélos et de Libye, est aimée de Zeus mais Héra, la jalouse parèdre du dieu du Ciel, fait mourir les enfants de Lamia. Celle-ci ne pouvant plus dormir, Zeus lui permet d’ôter et de remettre ses yeux quand elle le désire. Lamia vit alors dans une grotte et poursuit les enfants pour les dévorer. En s’arrachant les yeux, Lamia peut dormir, la nuit, “laïl“ disions-nous... Chez les anciens grecs, ce monstre était devenu une sorte de croquemitaine pour faire peur aux enfants pas sages. Et dans nos pays, aujourd’hui encore, on menace les enfants de l’astre des nuits5...

               Mais c’est dans la tradition judéo-chrétienne que Lilith se révèle le mieux. Tout vient d’une petite phrase tirée de la Bible, qui nous renvoie non seulement à une apocalypse proche mais à une origine nocturne...

               “Les chats sauvages rencontreront les hyènes et les satyres s’appelleront. Là aussi se tapira Lilith pour y trouver le calme.“ (Isaïe, XXXIV, 14).

               Roland Villeneuve remarque6 que dans le Psaume 91, V, Lilith est associée à Deber (la peste) et Keteb (le fléau de Midi)... D’où le fameux “démon de Midi“ qui excite le sexe. Dans les Proverbes (2, 16 à 19), l’allusion à lilith est plus évidente. C’est la femme étrangère qui incite à l’adultère. Il est rappelé qu’elle a abandonné son compagnon et oublié l’alliance de son Dieu. Elle est bien “l’étrangère“ qui erre du côté de “la mort“...  et des “ombres“ car “Quiconque va vers elle ne revient pas“...

               Une des dames fascinées par Jean Carteret fut Marianne Verneuil qui voyait en Lilith la forme féminine de Samaël, le tentateur d’Eve, Satan ou plus exactement Lucifer en relation avec Vénus. Ainsi comprenait-elle Lilith comme une “Vénus déchue et vouée aux ténèbres“7 — ce que l’on retrouve d’ailleurs chez une autre admiratrice de Carteret, Joëlle de Gravelaine.

               En effet, Lilith “hante les ruines“ comme il est dit dans la Bible de Jérusalem. Elle s’y délasse en y trouvant un “reposoir“ comme l’écrit André Chouraqui. Elle hante ces “espaces désertiques“, est-il traduit dans la Traduction Oecuménique de la Bible. Passons de la Bible au Talmud où se trouve décrit un “fœtus ailé nommé Lilith“ (Nidd. 24.B). Mais c’est dans l’ésotérisme juif que le mythe de Lilith est le plus développé...

               “J’ai trouvé dans un livre ancien que ce que Dieu détacha d’Adam n’était pas une côte mais Lilith la primitive“8. Le mythe de Lilith en tant que première femme d’Adam est connu mais procède d’une “légende tardive“ comme le remarque André Caquot dans “Anges et démons en Israël“9. Lilith aurait disputé l’égalité avec Adam, prononcé le nom de Dieu et trouvé refuge dans la fuite...

               De la “Terre“, Lilith aurait été créée mais comme le soutient un spécialiste de la Kabbale10, “le domicile véritable de Lilith se trouve dans les profondeurs de la mer“. Et il y a tout lieu de se demander, sur un plan astrologique par exemple, de quelle “Terre“ et de quelle “Eau“ zodiacales s’agit-il. Ce n’est pas un hasard si Lilith se sent chez elle en Capricorne ou en Scorpion...

               Cette reine des démons en tout cas “cherche à exciter l’homme à qui il manque un partenaire féminin, à accomplir l’acte sexuel, pour créer ainsi à leur profit un corps à partir du sperme tombé dans le vide.“ Les juifs “croient fermement que, lorsque le sperme échappe à un homme, il formera de mauvais esprits avec l’aide de Machlath et Lilith, mais qu’ils mourront en leur temps11.“ Ce qui rappelle certaines légendes de sorcellerie où l’on signale que la semence répandue à terre fait pousser la mandragore. Il est dit aussi que cette même semence peut féconder Lilith, ce qui lui donne une dimension tellurique particulière.

               Dans les textes de la tradition hébraïque, Lilith est souvent désignée comme la première Eve12. Dieu aurait créé Adam et Lilith égaux, mais un conflit aurait surgi, provoqué par cette séparation même de l’androgynat originel : Lilith voulant faire l’amour sur Adam et ce dernier préférant justement cette position... Notons au passage que dans la tradition hindoue les dieux s’entendent et se complètent : Shiva est heureux d’être immobile sous sa shakti, car, immuable quoique en érection, il agit alors en une action sans réaction, comme le moteur immobile qui fait mouvoir le monde.

               Mais Adam et Lilith sont sans doute plus ou moins “humains“ dans leurs défauts et invoquant Dieu, prononçant son nom, Lilith reçoit des ailes et s’enfuit. Le Tout-Puissant et miséricordieux  envoie alors Eve à Adam qui se lamentait... De son côté, Lilith rencontre Samaël, maître des anges déchus, et voue une jalousie tenace à Eve, qui deviendra une bonne mère de famille (bien qu’acceptant l’inceste puisque ses enfants se sont multipliés jusqu’à la démographie actuelle...) mais qui l’a  supplantée auprès d’Adam.

               C’est ainsi que Lilith devient dévoreuse d’enfants. Ne serait-ce que pour stopper cette maudite création qui l’a rejetée. Plus tardivement, certains virent même à travers le Serpent tentateur du Paradis Terrestre l’œuvre, les machinations de Lilith se vengeant d’Adam par le biais de la crédule Eve13.

               Mais venons-en au Zohar, le “Livre de Splendeur“, commentaire sacré de la Bible suivant la “Kabbalah“ (tradition-transmission), la doctrine ésotérique des hébreux. Car c’est bien là que les aventures de Lilith sont le plus développées14.

               Ainsi nous lisons : “La lune exerce une bonne influence pendant les jours de sa croissance, et une mauvaise influence pendant les jours de sa décroissance. C’est pour cette raison que la lune est composée de bien et de mal. (...) C’est pendant la décroissance que Lilith fut créée.“ (Tome VI, p. 58)15.

               “Dieu ne trouva pas en Lilith une aide pour l’homme, attendu qu’elle était contre lui. Et c’est alors, après avoir détaché Lilith de l’Homme que Dieu remplaça le plaisir que l’homme éprouvait par son commerce avec celle-ci, par le plaisir de la chair. C’est pourquoi l’Ecriture ajoute : “Et il mit de la chair à sa place“.  Remarquez que Dieu a créé l’Homme ici-bas pourvu de tout ce qu’il faut pour suppléer à tous les besoins que les démons font miroiter à ses yeux ; ainsi en détachant “Lilith“ de l’Homme,  une de ses côtes a pu lui tenir lieu du plaisir coupable qu’il éprouvait précédemment dans sa cohabitation avec Lilith.“ (Tome I, pp. 215-216).

             Le premier acte de Lilith est de se séparer de son époux (T. VI, pp. 338-339). C’est alors un des démons (T. I, p. 173), la femelle des démons (T. I, p.20) et même un de leurs chefs (T. 1, p. 120) qui domine aux heures de la nuit (T. 1, p. 214)...

               Quelle est sa demeure ? “Lorsque les fleuves célestes se dirigent à l’océan d’en haut, les fleuves du démon se dirigent également vers l’océan d’en bas. Tous les poissons qui séjournent dans ces fleuves sont distincts les uns des autres. Leur chef est Lilith, qui préside à tous les poissons chargés de missions en ce monde. Les poissons de ce fleuve sont appelés “les premiers-nés des Egyptiens“. Tel est le sens des paroles de l’Ecriture : “Et il sépara les eaux de dessous le firmament d’avec celles qui étaient au-dessus du firmament.“ Ainsi “Dieu sépara les anges sacrés qui séjournent dans les fleuves d’en haut d’avec les messagers de Lilith qui séjournent dans les fleuves d’en bas.“ (Tome III, p. 169).

               L’âme des jeunes enfants est abandonnée à la “servante“ : Lilith, qui les tue (Tome III, p. 387). Quant aux femmes qui s’unissent à Samaël, le mauvais Serpent, compagnon de Lilith, l’impie, celle-ci les rend enceintes. Lilith, s’échappant de sa prison de “haine“, rôde parfois autour de la porte où, comme le mal, elle reste “accroupie“ (Tome III, p. 435)...

               C’est pourquoi elle cause aux enfants toutes sortes de malheurs comme l’épilepsie (Tome I, p. 317) ou, bien entendu, les tue (Tome  I, p. 120). Il est recommandé à  l’homme d’éloigner Lilith du lit conjugal car elle menace l’épouse (Tome III, p. 19). Ainsi, les sages-femmes juives font écrire sur les murs de la chambre où va accoucher une femme : “Adim ch Anah Chouts Lilith“ : Que Lilith soit éloignée d’ici.

               Bien que Lilith s’oppose à la procréation et représente une image de stérilité, on peut parler sur un plan symbolique des enfants de Lilith (Tome V, p. 332), de la race des serpents, de celle qu’on appelle “fumier“ (Tome VI, pp. 448-449)...

               Lilith représente aussi l’orgueil. “L’homme qui regarde souvent dans la glace réveille l’esprit mentionné, lequel lui amène “Lilith“, la mère des démons. Comme le fait de se regarder dans la glace a l’orgueil pour mobile, “Lilith“, qui aime les orgueilleux, exige de cet homme qu’il ait du commerce avec elle durant le sommeil, ou elle le tue.“ (Tome IV, p. 301).

               Lilith, l’instigatrice des châtiments qui demande  la rigueur chaque jour (Tome II, p. 33), restera en vie jusqu’au jour où le Saint épurera le monde de l’esprit impur... (Tome I, p. 317).

    II. Priape

               Lilith, la Tête de la Lune Noire en Astrologie fascine tant que l’on en oublie sa Queue... Priape. Et quelle queue... Toujours en état ithyphallique comme pour protéger la création avec un tel membre-massue.

               Divinité dont la Puissance génératrice était représentée par un phallus en érection, Priape viendrait de Phrygie. Cet ancien dieu des Bébryces, près de la Mer Noire (à Lampsaque), sera confondu avec “Mutunus Tutunus“ en pays latins ou encore avec Pan16, le “Grand Tout“.  Au niveau populaire, il deviendra le dieu des bergers et des jardins car il aide à la fécondité des troupeaux et à la fertilité des champs.

               Certains le considèrent, à l’instar de Pan, comme fils d’Hermès mais il est généralement reconnu comme l’enfant de Dionysos et d’Aphrodite dont voici l’histoire... Héra, l’épouse de Zeus, jalouse d’Aphrodite, rend Priape difforme à la naissance. Le trouvant monstrueux, sa délicate mère l’abandonne... Mais il est recueilli et sauvé par des bergers.

               Il aime poursuivre l’éternel féminin et on le voit ramper vers la belle Lotis endormie... Mais un âne brait et réveille la nymphe qui s’enfuit, poursuivie par ce dieu en érection. Les dieux de l’Olympe émus changèrent alors en lotus la jolie nymphe afin qu’elle puisse ainsi échapper à Priape.

               C’est pourquoi il fallut sacrifier des ânes en l’honneur de Priape. Rappelons l’importance de l’âne qui, ithyphallique, transporte Dionysos, père de Priape. Lactance nous raconte aussi que Priape défia un âne : à celui qui aurait le plus grand phallus... Mais l’âne gagna et Priape le tua.

               Dans la posture “anasurma“, Priape relève sa robe chargée de fruits pour montrer son sexe démesuré. Ce dernier “terribilis“ veille sur les jardins et les vergers pour en écarter les voleurs par des menaces obscènes. Il est représenté par une statue badigeonnée de rouge.

               Suivant certains rites saisonniers on décorait Priape de fleurs et de feuilles et des oies lui étaient consacrées. Selon Lucien, le portique d’un ancien temple syrien était orné de phallus en pierre hauts d’une cinquantaine de mètres. Une fois par an se hissait un homme devant méditer au sommet, une semaine durant, en prières au dieu Priape...

               Quant aux “priapées“, c’étaient des chants en l’honneur de ce dieu, ce qui donna par la suite une tradition de poésie licencieuse comme celle de Nicola Franco au XIIème siècle : dans les deux cents sonnets de ses “priapées“, il tourne en dérision les poètes maniérés et les puissants de son temps. Ce qui est bien dans l’esprit des menaces sexuelles de Priape.

               En médecine, le “priapisme“ consiste en une érection continuelle et douloureuse, sans éjaculation. Les Anciens disaient que cet état perdurait jusqu’à la mort et que même après le décès le sexe restait érigé. Nous observons là le comble de l’excitation dont l’exacerbement débouche sur la mort et même au-delà. Nous sommes loin de la joie des Satyres qui batifolent dans la nature mais qui prennent quand même de temps à autre du repos. Avec Priape, le sexe est triste, sa dureté est souffrance mais Priape est tendu vers l’illimité, il sent que son sexe est plus fort que la mort...

               C’est le simulacre des parties génitales du taureau qui est devenu un objet de culte. Le Taureau sacré était appelé “Apis“ (élevé, puissant) tandis que le phallus était nommé “Priapis“ comme l’écrit Jacques Antoine Dulaure qui démontre que le phallus est à la fois d’origine céleste et en correspondance avec le Soleil : “Je le trouve presque partout où le soleil a été adoré, où la religion astronomique a été en vigueur.“17 Quant à Justin le gnostique, il considérait Priape comme celui “avant qui rien n’était“...

    LA LUNE NOIRE EN ASTROLOGIE

               C’est tout d’abord Dom Neroman qui en ce siècle a étudié la Lune Noire en qui il voyait un “anti-astre“ et il calcula astronomiquement sa position. Plus près de nous, c’est surtout Jean Carteret qui a le mieux dialectisé ces valeurs lunaires.

               Sur un plan astronomique, Lilith, l’apogée de l’axe de la Lune Noire provient du second foyer de l’orbite lunaire (le premier étant la Terre). Le périgée de cet axe ou Priape, queue de la Lune Noire. Quels rapports symboliques entretient la Tête de Lilith avec cette Queue de serpent ou de saurien ?

               Jean Carteret dit : “Ce sont des rapports de prolifération à la corne d’abondance ainsi que d’un sommet de silence à une base de bavardage.“  Ainsi, le “Soleil Noir18 et la Lune Noire sont les luminaires de la distance...“ . Un astrologue comme Daniel Verney qui a bien connu Carteret nous rappelait que Jean faisait remarquer que si l’orbite lunaire a trait aux mystères de la femme, le point fictif mais ô combien intense de la Lune Noire se rapporte à l’énigme de l’inversion lunaire.

               Mais chez les astrologues contemporains, les avis sont bien sûr partagés. Influencé par un certain matérialisme ou positivisme astrologique, Selva affirmait que là où il n’y a rien il ne peut y avoir d’influence, opinion reprise par Henri J. Gouchon par exemple. Or, cette pseudo-observation scientifique déboucherait en fait, si elle était poussée à ses conséquences finales, à la condamnation de l’Astrologie. La Connaissance sacrée du Ciel n’a que faire du rationalisme...

               Ainsi, beaucoup d’astrologues ont plus le complexe de saint Thomas que celui de Lilith... Ce qui contredit du même coup toute la Tradition astrologique qui développa, par exemple, les valeurs des Nœuds Lunaires (l’Axe du Dragon), points aussi fictifs du ciel, lieux pourtant sensibles d’un thème astral : là où l’orbite lunaire recoupe l’écliptique solaire. Il est vrai que cet Axe du Dragon est bien peu considéré par les astrologues dits scientifiques, nostalgiques d’une formation qu’ils n’ont jamais reçue.

               Différents signes zodiacaux sont attribués à la Lune Noire. Lorsque l’on sait que la démone babylonienne Ardat-lilî est représentée, sur une tablette d’Arsan-tash, sous l’apparence d’une louve à queue de scorpion19, nous comprenons mieux pourquoi ce mythe coïncide avec les caractéristiques du Scorpion zodiacal (que Marcelle Senard a d’ailleurs mis en relation avec la tradition juive20), où on la ressent en “exaltation“. Quant à l’Elément Terre, nous le retrouvons dans son “domicile“ : le Capricorne.

               Fugueuse, Lilith est Absence. Elle est silence par rapport à Adam, le “Verbe parlé“. Elle symbolise les forces de rejet d’érotisme, de repli, de solitude et de désolation allant jusqu’au suicide ou à la castration. Mais il est très difficile d’interpréter la Lune Noire aussi simplement qu’une  planète car elle est un anti-monde. N’oublions pas qu’il s’agit, astronomiquement, d’un lieu vide avec toute la part d’invisible que cela comporte...

               Quant à Priape, il offre ce qui est refusé à l’apogée et symbolise le déferlement dionysiaque. Cette démesure sexuelle était mise en relation par Jean Carteret avec la surabondance et l’avalanche. Lilith désire contrôler les événements tandis que Priape s’y abandonne.

               En Alchimie intérieure, Lilith dissout (Solve) tandis que Priape fait pousser (Coagula) ensemble, c’est-à-dire qu’il réunit ce que Lilith sépare. Lilith est au sacré ce qu’est Priape au sacrifice.

               Lilith et Priape ne sont jamais assouvis. Cela se voit chez l’un (Priape) même si ça ne se voit pas chez l’autre (Lilith). Mais Lilith est à l’intensité ce qu’est Priape à l’ampleur... et à la tension comme le montre son pénis tendu et proprement inébranlable.

               Il se peut que le vide de Lilith coïncide symboliquement avec l’ouverture où s’engouffre le membre de Priape. En fait, la scoptophilie de Lilith complète bien l’exhibitionnisme de Priape, car ce qui se contient chez Lilith se déverse chez Priape...

               L’abus de langage de Priape et le langage silencieux de Lilith forment un axe subtil qui se déplace en nous. Et l’on peut éprouver le centre de l’ellipse, point crucial sur la ligne des apsides, comme analogue à l’entrecroisement du caducée Mercurien, lieu des rencontres ultimes.

               Lilith est donc silencieuse tandis que Priape a le verbe haut, c’est le cas de le dire quand le verbe se fait chair... Mais avec Priape c’est plutôt la chair qui se fait verbe. Dans ce verbiage, Priape est organe de profération (mais pas de procréation puisqu’il n’éjacule pas). Souvent, les potagers protégés par ce dieu ne sont guère abondants. Bien que son sexe soit invoqué en vue de la fertilisation, c’est comme si la Tête de la Lune Noire l’incitait à la stérilité.

               Dans l’interprétation astrologique, Lilith retire les possibilités (ou les transcende) de la Maison dans laquelle elle se trouve et ses transits tendent à déréaliser la perspective de l’être concerné tandis que Priape en rajoute au contraire. Le Désir de la Lune Noire ne peut en aucun cas se réduire à une simple “libido“ triviale et libidineuse, c’est une grave erreur que font divers astrologues prompts à étiqueter pour éviter de faire un minimum d’effort de compréhension. La sexualité prise dans son sens général est toujours indiquée par le couple Vénus-Mars qui restent éventuellement les lointains exécutants de l’élan métaphysique donné par la Lune Noire.

               Lilith est un principe de réduction et de suppression d’où la quête d’absolu et de transcendance qui couve virtuellement en elle. A ce stade quasi inaccessible de compression correspond l’explosion de l’insondable conscience et  ivresse collective du Soleil Noir. Mais ceci est une autre histoire...

               Au niveau de la pratique astrologique, mieux vaut interpréter Lilith après avoir compris l’ensemble du thème astral étudié. Bien que son rôle soit essentiel sur un certain plan, il est non moins évident que dans l’observation de la réalité immédiate sa signification est subtile. En Astrologie généthliaque, elle est signal de l’absence (lieu vide du ciel) et du refus parfois vampirisant question phantasmes comme diraient les modernes. En Astrologie mondiale, on a vu la Lune Noire importante en Mai 1968 dans son refus de l’autorité légale et sa conscience de l’absolu, paraissant utopique aux yeux des médiocres. Lilith était alors en Taureau conjointe au Soleil en quadrature à Jupiter en Lion, Priape étant donc en Scorpion.

    L’ULTIME ABSENCE

               Avant d’aborder la dimension métaphysique de Lilith, tentons de faire le point (mais le point est au-delà des formes...) sur l’état actuel des choses et les analogies que peut suggérer Lilith au niveau psychologique ou sociologique.

               Il est symptomatique qu’un ouvrage comme “Lilith ou la mère obscure“ du psycho-anthropologue Jacques Bril paraisse en cette époque de fin de cycle où divers mythes tendent à se réactualiser dans la conscience collective... Ce qui est d’ailleurs leur fonction.

               Mais il est peu de points demeurés plus obscurs et sur lesquels chacun a “phantasmé“, le phantasme étant l’arme moderne de cette démone nocturne, “succube“ des démonologues, ou “anima“ des psychanalystes. Sur ce plan psychologique, le “complexe de Lilith“, peu connu de ce côté de l’Atlantique, correspond à la fois à une névrose d’homme projetant sa part féminine sur une femme et d’autre part à un complexe de stérilité chez la femme aigrie21.

               Au niveau sociologique, Lilith est la grande castratrice des filles d’Hécate pour les féministes extrémistes. On retrouve des analogies évidentes avec le mouvement “SCUM“, non seulement parce qu’il s’agissait de la couper aux hommes mais aussi parce qu’elles projetaient leur idéal vengeur dans la femme “cérébralisée“. Mais tout ceci ne sont que des aspects modernes d’un mythe ancestral hors du temps qui intègre bien sûr mais dépasse tous les phantasmes sexuels non accomplis qu’on lui accorde.

               Lilith garde son énigme. Personne n’y répondra sinon “Personne“ lui-même, entité du rusé Ulysse... Lilith est elle-même le Sphinx et son absence. Lilith est irrécupérable car elle est celle qui n’existe pas. Lieu vide mais actif de toutes les possibilités. Noire comme la nuit mais invisible, elle est celle qui charme nombre d’écrivains...

               Alfred de Vigny parle de Lilith dans son Journal (1857) tout comme Victor Hugo dans “La fin de Satan“ : “Je suis Lilith-Isis, l’âme noire du Monde“. Marcel Schwob écrit une nouvelle intitulée “Lilith“ et Anaïs Nin la suggère dans “Vénus Erotica“, ce qui rappelle les paroles d’un Charles Duits dans ses conférences sur cette Femme Noire tandis qu’Alan Watts écrit dans ses “Méditations créatrices“ : “Elle est noire, Elle, la matrice, le réceptif, le creux, le vide et l’obscur. D’où la lumière pourrait-elle briller, si ce n’est de l’obscurité ?“.

               Quand Vénus est noire, Mélénis, analogue aux Vierges Noires, est compagne de Lucifer, porteur de lumière noire tout comme Lilith est femme de Samaël ou succube d’Adam... Lilith a le sexe dans le cerveau à l’inverse d’Eve qui aurait alors le cerveau dans le sexe... Lilith, séductrice démone de Minuit, assume dans sa puissance le “Démon de Midi“, vers toutes les transgressions maudites par les dieux et les hommes, de la fellation à la dévoration.

               Même si les valeurs de néantisation prévalent chez Lilith qui a disparu, qui n’existe (être dehors) plus mais qui est (exister dedans) encore quelque part et nulle part... Même si ce point semble “vide“, inaccessible car innascible, qu’il nous incite donc à nous dépouiller, quitte à nous écorcher vif, et de disparaître pour être...

               Lilith n’est donc pas plus “de retour“ aujourd’hui qu’hier, c’est sa fugue qui suppose son retour à chaque instant et ses valeurs échappent à l’actualité. Comme René Guénon l’avait bien observé, le second foyer, lieu vide, correspond à “l’ordre subtil“. Par ailleurs, il rapporte22 les recherches de A. K. Coomaraswamy23 sur “Lîlâ, le jeu divin, rattaché au verbe “lêlây“... “le ‘jeu’ d’une flamme ou d’une lumière  vibrante est un symbole adéquat de la manifestation de l’Esprit.“

               Or en sanscrit la racine “lî“ signifie “s’attacher à“, s’effacer, absorber, enfoncer, cacher, etc... Avec toujours cette notion de disparition. D’ailleurs, si “lîlâ“ se dit des jolies femmes et des jeux de l’amour, sur un plan métaphysique il s’agit du jeu divin en connexion avec l’illusion de cette magie du monde (Mâyâ) car “lîlâ“ signifie aussi l’apparence...

               Dans une perspective non-duelle, le couple Lilith-Adam ou encore Lilith-Lucifer  renvoie à l’androgynat, c’est-à-dire à l’Unité originelle. Vivre l’aspect “positif“ de Lilith, c’est s’ouvrir à l’Absolu par l’intériorisation, mais cette positivité utilise la négativité et toutes les négations susceptibles de faire craquer les bonnes consciences...

               Tout d’abord, il ne faut pas oublier que Lilith est une énergie subtile et non pas une femme pétrie de chair comme Eve à qui il est facile de l’opposer de manière dualiste. Si Lilith échappe à toute définition, elle échappe aussi à toute récupération, même si elle séduit les féministes d’aujourd’hui...

               De même, la récupération sévit dans le domaine astrologique avec une Lilith indiquant une “dette karmique“! Pour d’autres petits délirants, c’est l’Axe du Dragon qui a bon dos question réincarnation. Plus un auteur est intellectuellement nul, plus il brandit son petit système d’interprétation, sa nouvelle grille de lecture qui lui permet de se faire valoir...

               Si Lilith se dérobe si bien, c’est parce qu’elle n’a jamais eu de robe puisqu’elle n’a pas de corps... Et ce n’est pas la psychanalyse qui pourra facilement l’étiqueter et l’utiliser pour combler les manques des bas-fonds de l’âme et comprendre le plus par le moins.

               Même l’Astrologie ne peut la contenir. Comment savoir exactement la signification d’une conjonction Lune Noire et Nœuds Lunaires ? Comment discerner ce que Lilith tranche dans le vif du Dragon ? De quelle conscience s’agit-il et qui d’ailleurs pourrait être conscient de la conscience ? Toute interprétation systématique n’est-elle pas primaire face à l’inconnu ?

               Il ne semble pas qu’il y ait d’issue à l’errance de Lilith... Elle se retire des affaires du monde où elle n’a pas sa place. Chassée, envoyée au diable, elle ne peut ni ne veut être exorcisée. Bannie mais non résignée, elle se dégage et s’éclipse. Egarée, déshonorée mais débridée, elle ne vit pas l’exil comme une privation mais contamine les humains inachevés par la déperdition.

             Lilith démolit toute planche de salut en escamotant les certitudes... Sans retenue, elle retranche le divin et expulse les monstres. Elle rejette parce qu’elle a été rejetée et désire ce qui l’a souillée en transgressant les interdits. Autre forme du viol. Mine de rien, Lilith dévoile l’horreur d’exister et refuse d’être broyée par la société qu’elle ne saurait apprécier qu’en ruines et désolation...

               Son intériorité est une plaie vive qui attire les humains dans une chausse-trappe infernale mais qui peut les transfigurer. Jubilant, Lilith s’esquive et gagne le large mais elle reviendra pour mieux se délecter de l’échappée libre...

               Elle évacue un trop-plein d’exigence intérieure avant de s’évanouir dans la nature, de se vider par la suppression ou la désertion, sans demander son reste. Elle disparaît en faussant compagnie aux hommes et aux dieux , et si l’on croit qu’elle va expier dans le chaos des lieux maudits, comment soupçonner que ces non-lieux sont proprement ce qui nous est inconcevable ? Y trouvera-t-elle le calme comme le suppose Isaïe ? La Lune Noire peut-elle s’apaiser ?

               L’excès ouvre sur la liberté souveraine, l’intensité voluptueuse tente d’accéder à l’impossible et dépasse les formes. Or l’impossible est bien l’énigme à résoudre. L’indicible Tout-Autre. Mais, symbole de l’infraction aux lois divines ou humaines, Lilith met en doute tout principe, y compris même celui de sa valeur métaphysique...

               Elle éprouve “l’en-dehors“ des puissances intérieures ? Cet en-dehors est l’intrus au contenant des enfermés. Son en-dedans est exclu s’il ne se contient pas. Pourtant, l’inaccessible est inclus en-dehors du contenu. Comment alors entrer dehors et s’ouvrir au sans accès ? Autrement dit, comment s’en sortir ?

               Avec Lilith, “la bonne santé“ de la parole est réduite en cendres. Elle dissipe, supprime et annihile... Elle atteint au sens commun, ce qui est sans excuse aux yeux de la moyenne. Mais la déchue des cieux ne réclame pas le pardon, l’hors des normes entretient l’équivoque de la vie et de la mort. Lilith impose le silence et la conscience du malheur jusqu’au paroxysme en libérant la vie de la mort...

             Elle sait que la mise au monde est une mise à mort et que le désir mêlé à l’effroi est une mise à nu en tant que parodie de la mise à mort. La peur de la mort, c’est aussi l’horreur du vide. Face à elle, les deux fusionnent dans la crainte de l’absence, de cette pléthore de vide que l’on pourrait nommer Tout du “rien“, ce germe de l’angoisse, inverse de l’indignifiant “rien du tout“... Les puissances de la négation (pas-ceci-ni-cela) ne sont-elles pas susceptibles de métamorphoser les états habituels de notre condition ?

               La longue chevelure de Lilith remarquée dans les textes rabbiniques est une des marques de forces instinctives libérées (quand on leur coupait les cheveux, les sorcières avouaient tout) et de l’attitude non-conformiste (selon les anciens chinois, cela signifiait “que l’on se suffit à soi-même et ne désire rien de l’extérieur24“). Lilith serait ainsi, en Inde, “celle aux cheveux défaits“ (Mukta-Keshî, parèdre de Shiva au croissant lunaire). Elle est bien entendu Kâlî, la terrible compagne du dieu du Temps et de la Destruction. Et n’aurait-elle pas partie liée avec les “Grahî“, sorcières qui pénètrent dans le corps des nouveau-nés pour les tuer ?

               Le cannibalisme de Lilith est déterminant car, non seulement on ne peut le passer sous silence mais encore procède-t-il de l’esprit de sacrifice... Lilith atteint l’être dans sa chair même, elle suce son sang ou son énergie puisque l’âme est dans le sang selon la Bible. Succube suprême...

               Sacrifice et sacrilège se mélangent donc paradoxalement et sont transfigurés par la Lune Noire. Le sacrifice rend l’érotisme sacré, notion étrangère aux dieux des modernes. Loin de toute sexualité animale, c’est-à-dire humaine trop humaine, la face cachée de l’érotisme suppose l’affranchissement de toute limite. Il n’est plus question de “la position du missionnaire“ où le sens du péché s’atténue dans les habitudes profanes mais au contraire du sens du sacré qui transcende le Désir en une tentative d’assomption ultime.

               L’érotisme a plus partie liée avec le tragique de la mort qu’avec la comédie de l’existence. L’homme qui rit débande alors que tout porte à croire que la femme qui rit s’excite. Priape ne s’amuse pas comme un comique troupier, il surveille la nature dont son membre est la signature. Tandis que Lilith se permet d’éclater d’un rire que l’on peut croire sardonique car, même si elle demeure inassouvie elle a au moins le plaisir de jouir convulsivement25.

               L’inavouable et l’intolérable se conjuguent dans le ravissement du rapt. Lilith ébranle l’ordre établi et c’est elle qui branle le sexe même de Priape. Le déchaînement passionnel échappe à la volonté, mieux, la volonté, conditionnée comme il se doit, apparaît comme un obstacle à l’érection, le désir esquivant le contrôle du mental alors que c’est à travers lui — le désir comme le mental — que l’érection se produit ou que la liqueur de la femelle obscure se répand...

             Le “désir“ de Lilith est le contraire de “l’envie“... Elle ne souhaite apparemment rien mais elle brûle de “reluire“ comme dit l’argot qui, dans le mot “reluquer“, nous porte au double sens de ce qui s’évade des sens. Lilith et Priape connaissent cette ouverture surhumaine, cette transmutation d’ordre intérieur qui tient de la purification des “Mystères“ antiques ou encore des vertus de cette féminité profonde de l’esprit de la Vallée selon Lao Tzu (chapitre 6 de la Voie et de sa Puissance).

             Le Zohar donne à Lilith la valeur numérique “13“26. Ce symbole de destruction et renouvellement de cycle est un centre moteur s’apparentant à “Sophia“27, la Sagesse qui, dans la gnose Valentinienne, occupe le... treizième Aeon. Dans un autre texte de la Gnose, “le Tonnerre“, il est écrit :
    Je suis une étrangère, et je suis de la cité.
    Je suis l’être et celle qui n’a pas d’être...
    Ceux qui sont près de moi ne m’ont pas connue,
    et ceux qui sont loin de moi, eux m’ont connue.
    Quand je suis près de vous je suis loin,
     et quand je suis loin je suis près de vous..

               Comment ne pas songer au “Loin-Près“ de la mystique Hadewijch d’Anvers ? En tout cas, l’importance de “la  Chute“ chez les anciens gnostiques recoupe l’orientation de Lilith maudite entre toutes les femmes. Celle qui ose dire, à la suite du texte précédent :
    Je suis sans faute, et la racine de la faute vient de moi.“

               Ainsi, le “retour“ de Lilith n’est pas un retour médiatique et revendicateur mais bien au contraire un retour au silence. Lilith s’attache au détachement mais sa méditation n’ouvre pas non plus sur un contentement béat, une sorte d’apathie ou d’ataraxie pour impuissant, comme l’absence de troubles chez les niais et les bornés, hébétés ou ânes bâtés de l’ignorance collective... Bien au contraire, cette méditation plonge dans les abîmes sensuels des fascinations sans objets, dans le silence éloquent des questions sans réponses...

               La présence de son absence n’évoque-t-elle pas la nuit “dévorante“, la nuit de l’âme dans laquelle parfois nous sommes plongés ? Dans ces lieux nocturnes et maudits qui ne se laissent pas penser. Dans la mémoire obscure du Vide où se complaît la belle femme noire du “Cantique des Cantiques“, là où rôde Lilith, la juive errante de l’âme.
                                                                                                             Daniel Giraud

    (1) Majnûn : L’amour poème, p. 62 (Sindbad, 1984).
    (2) et (3) Génies, anges et démons, p. 101 (Seuil, 1971).
    (4) Revue d’Assyriologie et d’Archéologie orientale. 17.176.
    (5) Paul Sébillot : Le ciel, la nuit et les esprits de l’air, p. 58 (Imago, 1982).
    (6) Dictionnaire du Diable, p. 111 (Marabout, 1968).
    (7) Dictionnaire pratique des sciences occultes, p. 243 (Les Documents d’Art, Monaco, 1950). Tout comme Lucifer est porteur de lumière, Ardat-lilî, la démone babylonienne, “ravit la lumière“ (Babyloniaca, IV, 187).
     Zohar, tome I, p. 216.
    (9) P. 143 (Seuil, 1971).
    (10) G. G. Scholem : La Kabbale et sa symbolique, p. 177 (Petite Bibliothèque Payot, 1975).
    (11) Idem, p. 172.
    (12) L’alphabet de ben Sirah (XIème siècle).
    (13) Génies, anges et démons, pp. 142-143 (Seuil, 1971).
    (14) Le Zohar (Maisonneuve et Larose, 1970).
    (15) Idem, tome VI, p. 58. Cette même décroissance est appelée “quinzaine sombre“ dans le calendrier hindou rythmé par les fêtes religieuses. A l’occasion des fêtes de Durga (Septembre-Octobre) ou de Lakshmi (Octobre-Novembre), Kâlî la Noire est souvent invoquée, déesse du sang et de la mort mais un des aspects de la shakti de Shiva.
    (16) Bien qu’il soit en correspondance avec le Taureau ou même qu’il soit représenté parfois en coq, Priape n’a pas d’attributs animaux tandis que Pan tient du bouc, fils d’Hermès (Mercure en Capricorne).
    (17) Des divinités génératrices ou du culte du phallus chez les Anciens et les Modernes, p. XIV (Pardès, 1987).
    (18) Il s’agit maintenant, avec le Soleil Noir, du deuxième foyer de l’orbite terrestre. Œil du Jour de Seth, il se couple avec la Lune Noire, Oeil de la Nuit du dieu égyptien des ténèbres. Celui-là même qui tua son frère Osiris... Le Soleil Noir fait le tour du zodiaque en 120 siècles environ et se trouve actuellement au douzième degré du Cancer, comme une sorte d’anti-soleil diminuant la force solaire de l’astre en conjonction avec lui. Toujours sur un plan astronomique, signalons que Lilith est en fait répertoriée par les astronomes en tant qu’astéroïde (n°1181) découvert par Jekhovsky le 11/02/1927 à Alger. Pour plus de renseignements sur notre Lilith, deuxième foyer de l’orbite lunaire, je conseille de lire l’article de Jean Vernal paru dans les “Cahiers Astrologiques“ n°149 (Novembre-Décembre 1970).
    (19) Dumesnil du Buisson : Mélanges syriens offerts à M. R. Dussaud (1939), I. 421 sq. Albright, Basor 6, 5-11.
    (20) Le Zodiaque, clef de l’ontologie appliquée à la psychologie, chapitre XIV (Editions de la Colonne Vendôme, 1948).
    (21) Fritz Wittels : Lilith’s complex in “New-York Psychoanalytic Society“, Janvier 1932.
    (22) Etudes sur l’Hindouisme, p. 254 (Etudes Traditionnelles, 1979).
    (23) Journal of the American Oriental Society (1941).
    (24) Isabelle Robinet : Méditation taoïste, p. 61 (Dervy, 1979). De même les cheveux épars “expriment la renonciation aux limitations de la destinée individuelle, ou de l’ordre social“ (Le Hong Fan, p. 4, traduit par Pierre Grison, Editions Traditionnelles, 1981). Signalons pour la petite histoire que le roi païen Chlodion le Chevelu insistait sur la longueur des cheveux en tant que marque de liberté. Voir aussi les références p. 255 de La divination arabe (Sindbad, 1987).
    (25) “Le vit ne chante-t-il pas quand il voit le con rire ?“ Burlesque et obscénité chez les troubadours, p. 171 (Stock, 1984).
    (26) Lilith faisant le tour du Zodiaque en neuf ans environ elle avance donc de 3° par “jour lunaire“ (cycle de 28 jours terrestres) et quand on constate qu’il y a treize fois 28 jours dans une année terrestre, on comprend mieux la signification de Lilith qui a pour valeur numérique “13“ comme l’indique le Zohar (Tome VI, p. 216). Cela dit, d’autres analogies sont sans doute possibles... Raymond Abellio et Charles Hirsch lui donnent “144“ comme valeur guématrique : Introduction à une théorie des nombres bibliques, p. 81 (Gallimard, 1984).
    (27) Qui se trouve placé dans le treizième Aeon. Voir Pistis Sophia, p. 23 (Archè, Milan, 1975). La treizième revient... dirait Nerval.
    source : Pagan Guilde


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    Dernière édition par selenite le Sam 14 Déc 2013 - 20:58, édité 1 fois
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    Message par Invité Sam 14 Déc 2013 - 16:35

    Wahou! Passionnant! Merci Surprised 

    Je découvre complètement Priape grâce à ton post d'ailleurs! J'ai de longues heures devant moi pour découvrir un peu plus Lilith.

    Je me suis régalée à te lire en tout cas!
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    Message par Invité Sam 4 Jan 2014 - 21:34

    Je partage avec vous quelques éléments de ma méditation du jour avec Lilith. Je pense avoir passé un cap important avec elle.

    Le but de cette méditation était de me rapprocher de Lilith, mieux appréhender le travail qu'elle me demande d'effectuer depuis quelques temps (plonger dans ma part de sombre)

    J'ai d'abord vu un petit trou de serrure. Ce trou est devenu de plus en plus grand, jusqu'à devenir un couloir dans lequel je marchais. Puis les murs se sont mis à défiler, me donnant l'impression de reculer. Pour calmer l'atmosphère, je me suis assise par terre.

    Un feu de camp est apparu devant moi. Lilith était allongée de l'autre côté du feu et le décor a changé en un beau jardin avec une jolie cascade d'eau claire et une partie, en retrait, plus sombre, pleine d'arbres et où je pouvais déceler une énergie masculine. Lilith m'a fait comprendre que je ne devais pas avoir peur des hommes de la forêt. Je lui montre donc un vieux barbu dont la tête nous toise et nous juge avec sévérité. Elle me montre qu'elle n'a que faire de lui, qu'il n'est pas important. Que nous sommes plus fortes, indépendantes. Qu'il peut bien ruminer tout seul.

    Elle me prend la main et m'emmène dans le couloir du début, qui cette fois-ci est éclairé par des torches. Elle me fait courir, en riant. Et tout à coup, elle me fait plonger dans le noir, le néant, je flotte dans une masse infinie de noir et de bleu nuit.

    Lilith me guide ensuite vers une pièce d'un blanc éclatant au bout du néant mais elle reste dans le noir et me laisse aller seule dans la pièce blanche.

    Je ne veux pas rester seule dans cette pièce blanche, je préfère rejoindre Lilith.

    Elle m'habille ensuite de vêtements impalpables, transparents.

    Arrivée au bout d'un couloir, je me heurte à un mur. J'ai un moment de doute car il n'y a pas d'autre chemin et je ne veux pas et ne peux pas rebrousser chemin. Je touche le mur longuement. J’aperçois au bas du mur trois ouvertures de la taille de trous de souris. Soit ils s'agrandissent, soit je rétrécis car je peux ensuite passer par l'ouverture de gauche qui devient comme une grande arche au dessus de moi.

    J'entre dans une pièce enflammée. Lilith est au centre, surélevée sur un podium bordé de marches et elle apparaît en triple. Elle est enflammée.

    Elle me presse pour que je parte.

    Et voilà.


    Dernière édition par Iria le Jeu 23 Jan 2014 - 12:44, édité 1 fois
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    Message par tasagi Sam 4 Jan 2014 - 22:08

    félicitation fille de lilith!

    Justement j'étais en train de méditer sur mon dragon héhé...sauf que je ne suis pas encore fille de dragon. Je te raconterais :3

    Epreuves épreuves! Ce que j'aime bien avec lilith, c'est qu'elle ne te force en rien. Elle te laisse choisir la voie que tu veux.
    Clairement tu avais quelques étapes a passer:
    Indépendance
    Courage
    Choix du sombre
    L'eau
    La renaissance (le passage par les trous)
    Le feu.

    J'ai tiré les runes pour ca, tu devinera jamais sur quoi je suis tombée!

    1) Kenaz: (l'alchimiste, la maîtrise, le pouvoir)
    2) Ihwaz: La mort/renaissance
    3)Berkano: La femme
    4 ) Ehwaz : la protection, les dieux
    5 ) Fehu : le feu, la chance

    Et tout a l'endroit!
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    Message par Invité Sam 4 Jan 2014 - 23:27

    Wow, énorme ce que tu as tiré tasagi! Merci  Very Happy 

    C'est vraiment de bonne augure! Et tu as bien résumé les étapes que j'ai dû passer. C'était très symbolique et j'étais vraiment sereine.

    Je me sens bien depuis. Et ça peut paraître complètement couillon mais quand je me regarde dans la glace, je me sens belle et aimée (chose qui n'est pas quotidienne du tout...)

    Et tu as vu juste en disant que Lilith ne force en rien. Il faut la rejoindre uniquement si on le souhaite vraiment.
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    Message par tasagi Dim 5 Jan 2014 - 12:12

    Choupette j'ai trouvé un site qui devrait te plaire, si tu ne le connais pas !

    Consacré a Lilith Very Happy

    http://lillithu.wordpress.com/
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    Message par Invité Dim 5 Jan 2014 - 12:58

    Yes, il est fantastique ce blog! Sélénite me l'avait fait découvrir Very Happy 

    La peinture de Juan Medina est très proche de l'apparence que Lilith prend avec moi d'ailleurs! Sauf qu'elle est beaucoup plus belle que sur la peinture...

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    Message par Invité Dim 5 Jan 2014 - 13:11

    Tiens, c'est un peu comme ça que je me suis vue dans ma visualisation^^

    En tout cas l'image est magnifique. Lilith est très belle !
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    Message par tasagi Dim 5 Jan 2014 - 13:43

    c'est marrant je m'imaginais lilith brune, je sais pas pourquoi
    Du coup, ca m'a fait super bizarre lorsque tu as mentionné que sa fille était blonde Surprised



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    Message par Invité Dim 5 Jan 2014 - 13:56

    J'ai vu Lilith rousse la majorité du temps. Une seule fois je l'ai vu avec les cheveux noirs et elle me montrait un souvenir sombre, triste, très négatif. Quand elle est pleine de vie, elle est rousse (un roux doré, presque blond).

    Tasagi a écrit:ca m'a fait super bizarre lorsque tu as mentionné que sa fille était blonde

    En fait, "Fille de Lilith" n'est pas dans le sens humain de parenté, je pense qu'il s'agit plus des adoratrices ou filles adoptives je pense.
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    Message par Invité Dim 5 Jan 2014 - 14:03

    Et c'est drôle car je viens de tomber sur cette photo qui représente Lilith la jeune (en opposition à l'Aînée) et ça me fait penser à la vision d'elle que j'ai eu dans la pièce en feu.

    Mystérieuse Lilith Lilith13
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    Message par tasagi Dim 5 Jan 2014 - 14:07

    La rousse flamboyante Very Happy

    J'aime beaucoup la dernière illus :3
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    Message par Invité Dim 5 Jan 2014 - 14:12

    Je lis aussi sur le mythe d'Ishtar (associée à Lilith):

    Dès lors il n’est pas étonnant que l’iconographie ait représenté Ishtar aux Enfers, nue, dépouillée de ses vêtements terrestres et portant le "vêtement d’ailes" des morts d’abord suggéré par une draperie flottante

    Ça me rappelle le vêtement qu'elle m'a donné.

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