Gwiddon a écrit:Pour moi la paganisme dans son essence est mondial, mais avec des nécessaires particularités locales liées au sol, au climat, à la faune et la flore, etc.
Je comprends. J'aime beaucoup cette forme de paganisme même si elle n'est pas la mienne. Je n'arrive pas du tout à m'encrer à un territoire. J'applique les dieux gréco-romains mais comme concept et non territoires. Les noms ne sont que des noms.
Horapollon a écrit:Rome a toujours découpé ce qui dépassait de son cadre d'austérité.
Les dieux ne posent jamais de problème, c'est toujours le culte et sa porté politique et sociale qui est problématique.
Les cultes orientaux ont toujours prit cher, jugés trop extrême par Rome (castration, orgie, sacrifice humain).
Avant Rome, Alexandre à déjà tenté de construire une base universaliste pour tout son empire où les particularités pourraient se greffer. La religion Ptolémaïque postérieur incarne cette mentalité.
Je n'ai rien à rajouter. C'est très bien dit. L'empire a longtemps cherché à maintenir une supériorité du peuple romain sur les peuples conquis ainsi que ses valeurs mais il ne lui posait aucun soucis de réconnaitre les cultes et les spécificités des autres tant qu'ils ne bouleversaient pas la vision romaine. La vision théologique grecque, punique, celte restent proche de celle de Rome et la transposition des dieux est relativement simple. Chez les egyptiens, c'est plus compliqué, ils ont bien fait des tentatives. Les grecques aussi avec par exemple "Zeus-ammon" mais les dieux égyptiens sont très différents et ça posaient de sérieux problèmes aux Romains. Par chance pour les égyptiens, leur culture était respecter comme celle des grecques. Ce qui n'était pas le cas des religions plus éloignées comme celles abordées par Horapollon. C'était encore pire avec les zoroastriens, les juifs et les chrétiens car ils ne reconnaissaient pas les dieux romains. Quoique pour les juifs, le rapport a Rome n'était pas tout le temps conflictuelles malgré les génocides et les guerres. C'est une question de politique pas de religion.
Horapollon a écrit:
Si on met toujours le local et l'identité en avant en mettant le reste de coté (la théologie, le culte, la philosophie, etc) comme il est fait actuellement, il est normal de voir se cristalliser des groupes identitaires et nationaliste, c'est un moteur de rassemblement qui a fait ses preuves dans le passé. Je pense que la seul moyen de contrebalancer tout ça est un paganisme éclairé, mais cela n'est pas encore d'actualité dans les mentalités néo-paiennes.
Tu as tout à fait raison. Tu touches le fond du problème. L'identité reste la forme, l'idée le fond. Et on manque totalement de doctrine, de but, de philosophies. Qu'elle est notre vision du monde? Pourquoi cette religion? Qu'est-ce qu'elle représente? Les réflexions actuelles sont d'une pauvretés affligeante. On ne sait pas repenser le monde. Tu as raison pour le paganisme éclairé. J'aimerais que ça prenne une forme moderne de celle de l’empereur julien. Il avait la même analyse que toi et pour lui la fin du paganisme et l'avènement du Christianisme était dû à tout ça. Quelle est la forme de paganisme éclairée du défendrait toi?
Slevana a écrit:Nemesis : hm je ne suis pas sûre que le paganisme romain était si global que ça. Ils étaient très loin d'être fluffy bunny, en témoigne l'invasion de la Gaule et de Britannia où pour des raisons politiques (comme le souligne Hora) où les romains ont vite fait de changer certains moeurs voire d'exclure complètement les druides du cercle social. Le christianisme n'a fait qu'accélérer ce processus de destruction du monde celtique.
Lol, alors là, croit moi, je n'ai pas une vision fluffy bunny de l'empire romain. S'il y a un endroit et une époque où je ne voudrais pas vivre, c'est bien celle-ci. Disons que le modèle de rome était quand bien mieux que celui de plusieurs peuples, car ils étaient souples sur certains points. Surtout si les peuples étaient fidèles a rome et le montrait. Alors Rome savait se montrer généreux et augmentait la souplesse. Et ils piquaient également les dieux adverses. La mythologie romaine était une vrai éponge. Mais c'est une autre histoire. Ma vision de la politique religieuse de rome est celle d'Horapollon donc je n'ai pas a développer plus ce sujet.
Slevana a écrit: il est très facile de se tourner du côté des émotions et des pulsions, il est plus difficile de stimuler son intellect
C'est bien le problème Ca peut contenter beaucoup de monde mais c'est la mort de la forme la plus belle et la plus profonde d'une spiritualité.
Horapollon a écrit:
Le néo-paganisme n'a pour le moment aucun socle aucun cadre, donc c'est beaucoup plus problématique.
Les gens voulant croire que les divinités leur parlent vont rester sur les forums et qu'ils sont élus vont rester sur les forums pour ne pas prendre le risque de voir leur rêves voler en éclat. La majorité des gens qui rentrent dans le néo-paganisme y rentre à travers la wicca éclectique, ils trouvent donc quelque chose d'entièrement personnalisable basé uniquement sur une esthétique, si on commence à leur dire qu'il y a des textes antiques, des divinités définit, des fêtes païennes mais où il faut un prêtre/une prêtresse, cela va trop leur rappeler le monothéisme et ça ne marchera pas. Les structures qui existent quand a elle sont généralement du siècle dernier et se basent beaucoup sur des mensonges (wicca, druidisme) et du coup la remise en question est délicate, les gens ne veulent pas lâcher leur influence sociale. Puis particulièrement en France, les gens ont quand même du mal à bouger, il faut bien se l'avouer il n'y a rien qu'à voir l'état de la branche française de la PFI.
Oui, tu as raison. Mais je doute que ça change. Déjà car il y a une infinité de vision du paganisme, personnes est d'accord. Ensuite, comme tu le dis, à l'heure des réseaux sociaux, de l'information mondiale, c'est la religion a la carte, libérale et personnalisée qui règne. Je vais invoquer Gaia et le Christ pour shabbat. Pour lutter contre les deux formes (paganisme ultra ouvert, presque fastfood vs paganisme indentitaire), il faudrait une vision mondiale, structurées avec des bases fortes. Mais comment faire avec une religion aussi petite et fragile que le paganisme dans un monde aussi instable et mouvant. Seule la radicalités et la violence marchent. Comment avec une belle vision païenne, sans tomber d'un extrême à l'autre.