3 participants
Des Gaulois sans Tête
par Invité Lun 28 Sep 2020 - 20:48
cabalo17- Genre :
Age : 56
Date d'inscription : 14/04/2020
Messages : 488
Localisation : Charente maritime
Instructif comme mini-doc (sponsorisé par Paracétamol?)
Blague mise à part il y a tout de même une question que je me pose. En effet pour expliquer les décapitations et l'exposition des chefs, on nous fournit 3 raisons : le trophée, l'ancêtre et le sacrifice humain. Mais se pourrait il qu'il y en ai un quatrième : la justice.
Je ne connais le système judiciaire des gaulois, mais il est assez commun dans de nombreuses civilisations d'exposer criminels et délinquants (morts ou vifs)à la population, histoire de montrer ce que l'on risque lorsqu'on dépasse les bornes. Je penses entre autre à la crucifixion chez les romains, les mises au piloris dans l'Europe médiévale, et aussi le légendaire gibet de Montfaucon à Paris où des générations de criminels ont montrer le chemin à ne pas suivre. Exposer donc les têtes de condamnés peut donc donner à réfléchir aux garnements de l'époque.
Je suis également dubitatif sur les sacrifices humains, dont des femmes, et tout ce petit monde démenbré uniquement pour plaire aux dieux. Les gaulois accordaient une grande valeur à la vie humaine et un grand respect aux femmes (plus que le monde gréco-romain) pour disposer ansi gratuitement de leurs vie. Et en quelle occasions les gaulois sacrifiaient quelqu'un, et par quelle méthode? En fait cela me fait me fait plus penser à une exécution par écartèllement. (Non Ravaillac, les bras dusses t ils t'en tomber tu n'as pas été le premier à subir ce supplice). Ces personnes étaient elles des esclaves en fuite ou d'odieux criminel(les)? On ne le saura sans doute jamais.
L'archéologie est un dur métier, mais vouloir tout ramener au religieux par paresse intellectuelle me hérisse un peu le poil.
Blague mise à part il y a tout de même une question que je me pose. En effet pour expliquer les décapitations et l'exposition des chefs, on nous fournit 3 raisons : le trophée, l'ancêtre et le sacrifice humain. Mais se pourrait il qu'il y en ai un quatrième : la justice.
Je ne connais le système judiciaire des gaulois, mais il est assez commun dans de nombreuses civilisations d'exposer criminels et délinquants (morts ou vifs)à la population, histoire de montrer ce que l'on risque lorsqu'on dépasse les bornes. Je penses entre autre à la crucifixion chez les romains, les mises au piloris dans l'Europe médiévale, et aussi le légendaire gibet de Montfaucon à Paris où des générations de criminels ont montrer le chemin à ne pas suivre. Exposer donc les têtes de condamnés peut donc donner à réfléchir aux garnements de l'époque.
Je suis également dubitatif sur les sacrifices humains, dont des femmes, et tout ce petit monde démenbré uniquement pour plaire aux dieux. Les gaulois accordaient une grande valeur à la vie humaine et un grand respect aux femmes (plus que le monde gréco-romain) pour disposer ansi gratuitement de leurs vie. Et en quelle occasions les gaulois sacrifiaient quelqu'un, et par quelle méthode? En fait cela me fait me fait plus penser à une exécution par écartèllement. (Non Ravaillac, les bras dusses t ils t'en tomber tu n'as pas été le premier à subir ce supplice). Ces personnes étaient elles des esclaves en fuite ou d'odieux criminel(les)? On ne le saura sans doute jamais.
L'archéologie est un dur métier, mais vouloir tout ramener au religieux par paresse intellectuelle me hérisse un peu le poil.
Boadicée
- Genre :
Age : 42
Date d'inscription : 11/08/2013
Messages : 1531
Localisation : Into the void
Je n'ai pas encore regardé le documentaire, mais je voulais juste dire qu'accorder une grande valeur à la vie humaine et le sacrifice d'un être humain ne sont pas incompatibles.
Il faut essayer de comprendre comment eux voyaient le monde et vivaient le sacré avant d'y coller notre grille de valeurs actuelle. Ce n'était pas "gratuitement" qu'on disposait d'une vie. C'est une interprétation très moderne ça (et personnelle).
Ce sont les anciens Scandinaves que j'ai en tête quand je dis ça, mais le fait ne pas interpréter selon nos propres systèmes de croyance et nos valeurs modernes et tenter de comprendre du mieux qu'on peut ceux qui ont vécu des siècles avant nous reste primordial.
Il faut essayer de comprendre comment eux voyaient le monde et vivaient le sacré avant d'y coller notre grille de valeurs actuelle. Ce n'était pas "gratuitement" qu'on disposait d'une vie. C'est une interprétation très moderne ça (et personnelle).
Ce sont les anciens Scandinaves que j'ai en tête quand je dis ça, mais le fait ne pas interpréter selon nos propres systèmes de croyance et nos valeurs modernes et tenter de comprendre du mieux qu'on peut ceux qui ont vécu des siècles avant nous reste primordial.
cabalo17- Genre : Age : 56 Date d'inscription : 14/04/2020
Messages : 488
Localisation : Charente maritime
Bon bhe voila, du coup je me plonge dans l'histoire des sacrifices humains gaulois alors que la nuit et tombée et qu'un orage menace.
Tout d'abord c'est vrai cette fâcheuse tendance à voir les choses au travers de notre prisme culturel. J'ai beau être conscient de ce danger, mais on peut trèèèèès facilement retomber dedans.
Quelque part c'est justement parce qu'on accordait une grande valeur à la vie humaine que c'était un sacrifice de premier choix lorsqu'on voulait obtenir la faveur des dieux (et dites moi si je me trompe mais il me semble que les sortilèges les plus puissants font parfois appel à quelques gouttes de sang).
Cela dit, les candidats au sacrifice, même si il y en a, ne sont pas légion, et utiliser des condamnés de droits commun peut pallier au manque de volontaires. Deux pierres d'un coup.
Dans ce lien il y a de quoi approfondir les thèmes de la vidéo et il me semble une assez bonne source de documentation sur le monde gaulois.
http://jfbradu.free.fr/celtes/les-celtes/savoir-plus-sacrifices-humains.php3
Tout d'abord c'est vrai cette fâcheuse tendance à voir les choses au travers de notre prisme culturel. J'ai beau être conscient de ce danger, mais on peut trèèèèès facilement retomber dedans.
Quelque part c'est justement parce qu'on accordait une grande valeur à la vie humaine que c'était un sacrifice de premier choix lorsqu'on voulait obtenir la faveur des dieux (et dites moi si je me trompe mais il me semble que les sortilèges les plus puissants font parfois appel à quelques gouttes de sang).
Cela dit, les candidats au sacrifice, même si il y en a, ne sont pas légion, et utiliser des condamnés de droits commun peut pallier au manque de volontaires. Deux pierres d'un coup.
Dans ce lien il y a de quoi approfondir les thèmes de la vidéo et il me semble une assez bonne source de documentation sur le monde gaulois.
http://jfbradu.free.fr/celtes/les-celtes/savoir-plus-sacrifices-humains.php3
Carnun- Genre : Age : 53
Date d'inscription : 22/01/2014
Messages : 560
Localisation : Tir na n-Og
Excellent reportage en effet, merci Gud ! Précis, sans extrapolations, remarquable et prudent.
La pratique des têtes coupées est attestée en effet dans de nombreuses terres celtiques, même si la nature du sacrifice, si sacrifice il y a (Brunaux reste très controversé dans le milieu scientifique) reste sujette à débat : condamnés ? prisonniers ? On sait qu’en Irlande préchrétienne, une mauvaise récolte ou une défaite pouvait conduire à l’exécution du chef offert en expiation : il était considéré comme responsable du bien-être de son tuath (tribu + territoire), par son exemplarité et son mariage symbolique avec la souveraineté (souvent une jument).
Il faut voir les Celtes comme une civilisation orientale, ni shamanique ni nordique, d’où la proximité avec par exemple les religions de la Perse : les morts laissés après un combat étaient (selon les lieux et les époques) soit abandonnés sur le champ de bataille pour être dévorés par les charognards qui emmenaient leurs âmes vers les dieux à l’image des tours du silence du Zoroastrisme, ou bien faisaient l’objet d’un traitement particulier comme à Ribemont-sur-Ancre, cité dans le reportage : les corps étaient entreposés dans le sanctuaire jusqu’au pourrissement, avant enterrement rituel. Les têtes étaient aussi des trophées qui montraient la gloire du vainqueur, conservées et montrées aux invités avec fierté, pendus au poitrail des chevaux ou des chars de combat, voire en façade de la maison !!!
Selon Claude Sterckx, la pratique des têtes coupées aux ennemis tombés (ou des seins pour les a captives) viendrait de la conception de l'âme selon les Anciens : ils pensaient que la matière cervicale était du sperme qui portait l'âme éternelle, et passait ensuite par la colonne vertébrale pour s'évacuer dans le corps de la femme, qui n'était alors qu'un réceptacle. Couper la tête, ou les seins, c'était sectionner le canal de vie. La tête (masculine) était ainsi la coupe symbolique qui donnait la vie, ce qu'on retrouve dans la symbolique médiévale du Graal, qui est la tête du Dieu-Père sacrifié (équivalent d'Ogmios?) et non la matrice de la Mère comme on le lit parfois.
Quant aux sacrifices humains à proprement parler, toutes les civilisations l'ont pratiqué, sous diverses conditions. Les textes antiques qui parlent de cette pratique chez les Celtes sont toutefois tardifs, copies de copies, avec des déformations que nous ignorons.
La pratique des têtes coupées est attestée en effet dans de nombreuses terres celtiques, même si la nature du sacrifice, si sacrifice il y a (Brunaux reste très controversé dans le milieu scientifique) reste sujette à débat : condamnés ? prisonniers ? On sait qu’en Irlande préchrétienne, une mauvaise récolte ou une défaite pouvait conduire à l’exécution du chef offert en expiation : il était considéré comme responsable du bien-être de son tuath (tribu + territoire), par son exemplarité et son mariage symbolique avec la souveraineté (souvent une jument).
Il faut voir les Celtes comme une civilisation orientale, ni shamanique ni nordique, d’où la proximité avec par exemple les religions de la Perse : les morts laissés après un combat étaient (selon les lieux et les époques) soit abandonnés sur le champ de bataille pour être dévorés par les charognards qui emmenaient leurs âmes vers les dieux à l’image des tours du silence du Zoroastrisme, ou bien faisaient l’objet d’un traitement particulier comme à Ribemont-sur-Ancre, cité dans le reportage : les corps étaient entreposés dans le sanctuaire jusqu’au pourrissement, avant enterrement rituel. Les têtes étaient aussi des trophées qui montraient la gloire du vainqueur, conservées et montrées aux invités avec fierté, pendus au poitrail des chevaux ou des chars de combat, voire en façade de la maison !!!
Selon Claude Sterckx, la pratique des têtes coupées aux ennemis tombés (ou des seins pour les a captives) viendrait de la conception de l'âme selon les Anciens : ils pensaient que la matière cervicale était du sperme qui portait l'âme éternelle, et passait ensuite par la colonne vertébrale pour s'évacuer dans le corps de la femme, qui n'était alors qu'un réceptacle. Couper la tête, ou les seins, c'était sectionner le canal de vie. La tête (masculine) était ainsi la coupe symbolique qui donnait la vie, ce qu'on retrouve dans la symbolique médiévale du Graal, qui est la tête du Dieu-Père sacrifié (équivalent d'Ogmios?) et non la matrice de la Mère comme on le lit parfois.
Quant aux sacrifices humains à proprement parler, toutes les civilisations l'ont pratiqué, sous diverses conditions. Les textes antiques qui parlent de cette pratique chez les Celtes sont toutefois tardifs, copies de copies, avec des déformations que nous ignorons.
