par Gwiddon Sam 23 Mar 2024 - 11:50
Non je n’irai pas aux assises, je n’y suis pas non plus allé l’an dernier. J’ai choisi une voie solitaire depuis maintenant quelques années et des rencontres comme les Assises ne me concernent plus. Je dois avouer aussi que je me reconnais de moins en moins dans le druidisme actuel en France. J’y ai cheminé pas mal d’années mais au final j’ai l’impression d’avoir furieusement tourné en rond. Je suis fatigué d’entendre toujours les mêmes notions de base, des généralités sans cesse rabachées et bien peu d’approfondissement spirituel.
D’autre part, la tournure que prennent ces Assises ne me rassurent pas non plus. Il y a une dualité qui se met en place qui entérine une certaine exclusion. J’avais connu, il y a de cela 13 ans, les débuts de Comarlia. C’était une initiative qui se voulait relativement ouverte à toutes les clairières, les groupes ou druides solitaires dans la mesure où ils acceptaient et mettaient en pratiques les fondements de la Charte. Il y avait un authentique esprit de rencontres intergroupes pour mieux se connaître et se reconnaître ; J’y avais alors ma place.
Aujourd’hui, il y a un net recentrage autour des filiations « officielles » et désormais les seuls druides reconnus sont ceux de ces filiations ; hors des filiations, point de salut ! Tous les autres sont renvoyés dans la catégorie péjorative des « auto-proclamés ». Bien sûr il y a des farfelus et des personnes pour qui être druide se limite à une vocation commerciale, mais il y a également des personnes sérieuses qui sont dans une démarche authentique sans pour autant s’inscrire dans une lignée « dûment reconnue », et si on veut être une peu critique, à l’origine de chaque lignée il y a un « auto-proclamé » y compris John Toland ou Iolo Morganwg que l’on peut considérer comme tels. On peut aussi, à mon avis à juste raison, dénoncer le pseudo druidisme sauce new-age, mais on pourrait aussi se poser la question d’un tel engouement. Cela ne traduirait-il pas un manque ou une inadéquation du druidisme « officiel » par rapport au monde contemporain ?
Uindocaruos, qui est un peu à la tête de ce « tour de vis », n’arrête pas de claironner que pour être druide dans le passé il fallait vingt ans d’études et patati et patata, alors que, si mes sources sont fiables, il aurait été fait druide à 21 ans ! Je comprends mieux l’expression « biberonné au druidisme »… Mais ça ne l’empêche pas de donner des leçons à des personnes qui cheminent dans le druidisme depuis des dizaines d’années.
D’un autre côté, on ne peut pas se refuser à définir ce qu’est un druide au prétexte du falacieux : « définir c’est finir » et dire d’un autre côté : « Lui c’est un « vrai » druide, lui c’est un « faux » druide ». Où est la cohérence ?
Les Assises ce sont, pour les Druides, trois heures de débat dans toute une année ; Comarlia c’était deux rencontres annuelles sur trois jours. Comment trois heures pourraient suffire pour aborder les nombreuses questions structurelles, philosophiques ou spirituelles qui se posent aux Druides d’aujourd’hui ? Mais apparemment l’urgence c’est « le problème de l’auto-proclamation » ! Alors consacrons-y les trois seules heures de l’année, et bien sûr, entre druides « bien comme il faut »…
Bref, je ne me défini ni comme « vrai druide », ni comme « auto-proclamé », ni dans le new-age. J’ai soixante ans passés et je n’ai plus de temps à perdre en enfantillages égotiques ; je poursuis mon Cheminement avec tous mes acquis ; ils m’ont permis d’élaborer des pratiques qui nourrissent mon être intérieur et dans une relation de plus en plus intime et profonde avec le monde spirituel, avec les Dieux et avec la Nature.